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World Rugby doit-elle modifier ses règles sur les chocs à la tête ?

  • Rémy
  • 15 juin
  • 3 min de lecture
Le choc impressionnant entre Sam Underhill et Davit Niniashvili © Premier Sport
Le choc impressionnant entre Sam Underhill et Davit Niniashvili © Premier Sport

Après deux finales européennes où trois situations de contacts à la tête ont été sanctionnées d'un carton jaune, les règles sont-elles trop permissives ?


Après un choc tête contre tête d'une rare intensité, lors du plaquage de Sam Underhill sur Davit Niniashvili durant la finale de Challenge Cup, seulement sanctionné d'un carton jaune, on se dit que World Rugby ne mêle pas les paroles aux actes lorsqu'elle prône à tout va la protection des joueurs. Car tout y est : la vitesse, le choc tête contre tête, le haut degré de dangerosité.


Et la situation est à peu près similaire le lendemain en finale de Champions Cup entre Bordeaux et Northampton. À la 29e minute, lorsque Diaby éteint Mayanavanua sur un plaquage épaule contre tête, il prend un carton jaune. Une sanction qui peut sembler légère, mais le troisième ligne dispose d'une circonstance atténuante : il est considéré comme passif sur l'action. C'est-à-dire qu'il absorbe le plaquage au lieu d'impacter, ce qui est contestable. Situation semblable 15 minutes plus tard lorsque Moefana, lancé avec la balle, est touché à la tête par le crâne de Prowse. Là encore, circonstance atténuante : l'Anglais de Northampton est considéré comme passif.


Que disent les règles de World Rugby ?


Dans le cadre d'un contact à la tête, les règles de World Rugby stipulent qu'il faut d'abord regarder s'il s'agit d'un acte de jeu déloyal, ensuite analyser le degré de dangerosité. S'il est faible, cela découle sur une pénalité, moyen sur un carton jaune, et élevé sur un carton rouge. Les critères pour un faible ou moyen degré de dangerosité sont un contact indirect à la tête, une faible force et une vitesse lente. Pour une dangerosité élevée, les critères sont : contact direct, absence de contrôle, vitesse élevée. 


Viennent ensuite les facteurs d'atténuation. Ils concernent : un changement soudain de la hauteur du porteur de balle ou de sa direction, l'effort du plaqueur pour entourer mais manque de temps pour ajuster la position et la passivité du plaqueur. Ce dernier point stipule que son corps absorbe le choc sans qu'il ait de mouvement vers le porteur de balle. Si les facteurs d'atténuations sont présents, un carton jaune devient pénalité, et un rouge devient jaune.

Protocole de World Rugby lors des chocs à la tête © World Rugby
Protocole de World Rugby lors des chocs à la tête © World Rugby

Les règles sont-elles trop permissives ? Comment changer ?


Des plaquages hauts, et dangereux surtout, comme on a vu ce week-end, n'être sanctionnés que de cartons jaunes, laissent à réfléchir. À chaque exemple, des circonstances atténuantes entrent dans la balance. Ces critères atténuants, justement, pourraient être un point à réformer. Si les supprimer complètement peut paraître sévère, les rendre encore plus stricts semble être une solution. 


C'est-à-dire qu'un plaqueur ne faisant pas, et pas assez, l'effort de se baisser pourrait être sévèrement sanctionné, à l'image de Diaby, Prowse et Underhill ce week-end. On pourrait être encore plus exigeant sur la passivité du plaqueur, même supprimer ce critère s'il y a de la vitesse chez le porteur de balle. De fait, qu'importe si le plaqueur est arrêté, le choc à la tête avec un porteur de balle lancé sur 5 ou 30 mètres reste extrêmement dangereux. 


World Rugby souhaite de plus en plus protéger les joueurs, mais à voir ce qu'il s'est passé lors des finales européennes, c'est davantage le jeu qui est favorisé que la santé de ses acteurs. L'idée n'est pas de tuer le rugby, mais de prendre soin des joueurs. Les conséquences peuvent être terribles. Les témoignages de Sébastien Chabal, ou d'Antoine Burban tout récemment, illustrent parfaitement cela.

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