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Clément Le Coz - « L'acceptation de la blessure est une notion clé »

Dernière mise à jour : 30 avr. 2024

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De l’apparition d’une blessure à sa guérison, le mental est capable de provoquer de nombreuses réactions physiques sur le corps d’un athlète. Psychologue, coach et préparateur mental, Clément Le Coz a fait les frais, plus jeune, du stress en compétition. Aujourd’hui, il aide les sportifs de haut niveau à le combattre.


TARGET : En quoi le travail mental est nécessaire pour un sportif blessé ?

Clément Le Coz : C’est forcément un travail très important parce que les sportifs appréhendent souvent la période qui précède le retour à la compétition. Il y a la peur de se blesser à nouveau, de revivre une situation plus ou moins traumatisante. Sur les blessures courtes, il n’y a généralement pas de soucis mais sur des plus longues, c’est très intéressant pour le sportif d’être suivi psychologiquement. Tout passe par la tête : les décisions que l’on prend, les mouvements que l’on va produire. Un travail sur le cerveau ne peut donc qu’améliorer leur qualité.


« TOUT PASSE PAR LA TÊTE : LES

MOUVEMENTS, LES DÉCISIONS »


Par quels moyens accompagnez-vous les athlètes au cours du processus de retour de blessure ?

Lors de la première phrase de récupération post-blessure, certains sportifs auront besoin de couper totalement avec leur discipline. Auquel cas, on essaie de les encourager à prendre des vacances, à se couper de leur environnement habituel. Par la suite, dès qu’on s’attaque à la période de réathlétisation, on l’accompagne dans l’acceptation de cette blessure qui est une notion clé, avec un processus à mettre en place. Celui-ci est mentalement important pour une bonne reprise, avec la fixation de premiers objectifs par exemple.


Comment cet accompagnement peut accélérer ou ralentir un retour à la compétition ?

Tout dépend des sportifs et des blessures. Ce qu’on appelle la somatisation peut beaucoup jouer, cela signifie que le corps va réagir physiquement aux pensées et aux sensations psychiques. On s’est aperçu qu’avec des exercices comme la visualisation, les sportifs avaient tendance à mieux récupérer leurs capacités musculaires. Si on agit sur le bien-être du sportif et sur son aptitude mentale à revenir, on sait que cela aura forcément un impact sur ses performances, par la suite.


De quelle manière le stress peut-il favoriser l’apparition d’une blessure ?

Le stress est psychologiquement l’une des principales causes de blessures. Du point de vue cognitif, l’individu peut avoir une moins bonne vision périphérique, mettant en danger l’intégrité physique du sportif. D’une autre façon, il existe des réactions physiologiques au stress avec des muscles plus tendus, des articulations bien plus raides, tout ceci empêchant la fluidité du mouvement, un facteur qui accentue le risque de blessures.


Ce stress est généralement dû à une perception de la situation comme menaçante. Il est important à l’entraînement de rendre cette perception plus objective avec une meilleure appréciation de ses ressources personnelles. Avec un sentiment de confiance, le stress est réduit considérablement, influant le risque de blessure par la même occasion.



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