Abel Aber - « Me confronter aux autres pour éviter un regard différent »
- Léo-Mathis
- 25 avr. 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 avr. 2024

Avec les Jeux Paralympiques de Paris 2024 dans le viseur, Abel Aber est devenu une référence dans son sport, le paracanoë. À 38 ans, il est conscient que le sport a joué un rôle primordial dans l’acceptation de son amputation de la jambe.
« Après mon accident, une femme était choquée et m’a dit que je ne ne remarcherais plus. J’avais 17 ans et je lui ai répondu : "Ah ouais ? Eh bien attends !" »
Amputé d’une jambe en 2003, Abel Aber s’est lancé un nouveau défi dans le paracanoë, seize ans plus tard. Dès le départ, le Sport a joué un rôle important dans l’acceptation de son handicap :
« À l’époque, pour les personnes handicapées, on nous proposait beaucoup d’accompagnement à travers une activité sportive. J’ai commencé par la boxe, ça m’a appris à mieux marcher parce qu’il fallait avoir de bons appuis. Cela m’a aussi servi de soutien psychologique pour canaliser toute ma colère et extérioriser ma frustration dans le sac de frappe.
Depuis que je suis amputé de la jambe droite, je n’ai jamais aimé le regard que les gens portaient sur moi par rapport au handicap. Quand j’ai commencé la boxe, je cachais ma prothèse avec un jogging et une esthétique qui reproduisait la forme du mollet. Peu à peu, j’ai commencé à arrêter de dissimuler mes jambes. C’était un défi, à titre personnel, d’avoir une bonne estime de moi-même. J’aimais bien me confronter aux autres pour éviter un regard différent, dans des combats contre des amateurs valides, jusqu’en 2017.
Je me suis inscrit à une détection en vue des Jeux Paralympiques en 2019. J’y ai rencontré le référent de la Fédération française de canoë-kayak qui cherchait des athlètes, avant des para athlètes. C’est ce que j’aimais dans son discours, et depuis, je milite pour ça.
Encore aujourd’hui, il me faut une certaine régularité sportive. Je ne peux pas me laisser aller sinon je sais que je ne rentrerai plus dans ma prothèse. Toute ma vie je devrai faire du sport, même si demain j’arrêtais le paracanoë. »






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