Budget Cap Red Bull 2021 : la pénalité de la honte ?
- Rémy
- 27 mai 2024
- 4 min de lecture

Vous vous souvenez sûrement qu'en 2022, saison de la nouvelle réglementation châssis de la Formule 1, Red Bull avait été pénalisé pour avoir dépasser le budget cap. En effet, sur l'année 2021, celle qui a vu Max Verstappen chiper le 8e titre de Lewis Hamilton, une limite budgétaire avait été instaurée pour favoriser l'équité entre les équipes. Pour la première saison de son entrée en vigueur, Red Bull avait alors dépassé cette limite, sanctionné ensuite par la Fédération Internationale de l'Automobile (FIA). Trois ans plus tard, les multiples champions du monde semblent imbattable en piste, de quoi remettre en question la sévérité de la sanction qui leur ont été infligé.
Le 12 décembre 2021, à Abu Dhabi, Max Verstappen dépasse Lewis Hamilton dans le dernier tour du Grand Prix pour s'offrir le premier titre de sa carrière au terme d'une saison exceptionnelle. Pour la première fois depuis 2014, une écurie, en l'occurrence Red Bull, a montée une monoplace capable de concurrencer Mercedes sur l'ensemble d'une saison. Sur cette année pleine de renouveau, la Fédération Internationale de l'Automobile avait également instaurée un budget à ne pas dépasser pour les écuries. On apprendra au cours de la saison 2022 que Red Bull avait déborder sur la limite, interrogeant sur la légitimité des performances de leurs monoplaces.
Un dépassement "mineur" pour la FIA
Dans son règlement du budget cap, la Fédération Internationale de l'Automobile considère les dépassement de moins de 5 % du budget comme une violation mineure. Sur une limite de 145 millions de dollars, Red Bull avait donc dépensé 1,8 millions de dollars de trop. De prime abord, ce léger franchissement peut paraître ridicule. Mais à entendre le paddock, 1,8 millions de dollars peut grandement influé dans les performances en faisant gagné quelques dixièmes. Zack Brown, le patron de McLaren, Carlos Sainz et Valterri Bottas sont unanimes pour affirmer que l'infraction de l'écurie de Milton Keynes constitue un réel avantage en terme de développement. Toto Wolf, patron de Mercedes F1 Team, s'avance même pour affirmer que l'avantage se chiffre à un gain de trois dixièmes au tour.
L'agissement de la FIA envers Red Bull pose déjà question alors que la publication des résultats de son enquête sur le budget cap des équipes ait été repoussée. Initialement prévu en préambule du GP du Japon (7 au 9 octobre 2022), elle n'a été dévoilée que le 10 octobre, après le sacre de champion du Monde de Verstappen au volant de la voiture flanquée des deux taureaux. Une volonté d'éviter le scandale le week-end du couronnement du néerlandais ? Certainement. Mais une telle manière d'agir en faveur d'une équipe, de la part de la FIA, est surprenant.
Un accord FIA - Red Bull, pour des résultats futurs exceptionnels
Bien que la totalité du paddock réclamait des sanctions franches, l'écurie autrichienne ne se verra sanctionner qu'au paiement de 7 millions de dollars d'amende, et à une réduction de 10 % de leur temps de soufflerie sur l'année suivante. Quand on confronte ces sanctions aux succès futurs de Red Bull, des questions montent à l'esprit. Sur la saison 2022, l'écurie aujourd'hui titrée six fois championne du Monde équipe, remporte 17 courses pour 8 pôles positions. L'année suivante, en 2023, elle remporte 21 des 22 GP de la saison. Des succès impressionnants et historiques dans la discipline reine du sport auto. Les sanctions infligées par la FIA ressemblent alors à un coup de couteau dans de l'eau en comparaison à la réussite de l'écurie autrichienne. La saison 2023 est la plus réussie pour Red Bull alors que c'est celle où les sanctions sont appliquées.
Quand Zack Brown réclamait une réduction du budget cap à deux fois le dépassement de l'écurie (Ndlr : si l'équipe dépasse de 2 millions de dollars, l'année suivante son budget est réduit de 4 millions de dollars), on se dit qu'on aurait bien aimé que ce soit appliqué. Puisqu'au vue des sanctions infligées à Red Bull, ce n'est pas 7 millions d'euros d'amende qui va mettre l'écurie dans le mal. Quant à la réduction du temps de soufflerie, tous les patrons d'écuries s'accordent à dire que cette perte est largement rattrapable. On se retrouve donc avec une équipe qui ne respecte pas les règles, qui se voit condamner, mais impose ensuite la plus grosse domination sur une saison jamais vécue en Formule 1.
L'indulgence de la FIA
La sanction infligée à Red Bull fut réglée par un accord entre les deux acteurs. Soit l'écurie autrichienne acceptait la sanction, soit elle passait devant une juridiction indépendante. Une première indulgence de la part de la FIA, mais ce n'est pas tout. Elle reconnait, en effet, des sanctions légères attribuées à Red Bull en raison de la première année de l'instauration du budget cap, de la complexité du règlement et de la coopération de l'écurie de Milton Keynes lors de l'enquête, a-t-elle justifiée. Quoi qu'il en soit, la gestion de la situation de la part de la plus grande instance du sport automobile reste à revoir. Elle ne doit plus se laisser marcher dessus par une écurie, même si cette dernière représente 2 écuries sur 10 dans le paddock (RB F1 Team et Alpha Tauri, devenu Racing Bulls) : un poids non négligeable.
Si aujourd'hui, la convergence des performances annoncées par les experts semblent s'effectuer, la domination que l'écurie autrichienne aura imposer à la F1 est sans nul doute une des plus impressionnantes jamais vécue dans ce sport. Une emprise sur son sport à un tel point qu'elle aura presque fait regretter l'époque Mercedes, où l'écurie allemande avait raflé 8 titres de champions équipes en 8 ans (2014 - 2021).






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