Avant la dernière semaine de course, qui est en pôle pour la Victoire du Tour de France ?
- Léo-Mathis
- 18 juil. 2023
- 4 min de lecture
Alors que 17 secondes séparaient au soir de l'étape du Puy de Dôme les deux principaux antagonistes de ce Tour de France : Tadej Pogacar (UAE Team Emirates) et Jonas Vingegaard (Jumbo - Visma), aucun de ces deux coureurs n'a été en capacité de réellement prendre le dessus sur son adversaire. Avant des étapes sur lesquelles la force individuelle prédomineront sur l'équipe et la stratégie, il sera primordial de bien récupérer à Saint Gervais Mont Blanc ce lundi.
Rendu Vidéo "Qui est en pôle pour la victoire finale avant la dernière semaine ?"
QUEL BILAN EN TIRER ?
Si la première semaine du Tour de France a initié un suspense total quant au favori à la victoire du classement général, l'écart entre Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard est encore plus infime au terme du second tier de course. Alors qu'aucune réelle hiérarchie entre les deux adversaires ne s'est encore construite, seules 10 secondes séparent le Maillot Jaune Jonas Vingegaard de son dauphin le Maillot Blanc Tadej Pogacar. Plus ouverte aux échappée, la deuxième semaine de cette Grande Boucle a surpris par l'omniprésence du duel physique et psychologie entre les formations néerlandaise et émirati des deux leaders de l'épreuve.
1. Le duel Pogacar-Vingegaard
Toujours aussi intense, même après de 15 étapes, cette joute entre le slovène et le danois s'éternise sur ce Tour de France. Si l'un d'eux avait été capable de prendre le dessus sur les deux dernières éditions, les deux premiers du classement général semblent au même niveau en cette fin de deuxième semaine, à tel point qu'aucun des deux n'a été capable de créer le moindre écart supérieure à 10 secondes sur la ligne d'arrivée depuis l'étape 6 à Cauterets-Cambasque !
Pourtant, les tentatives ne manquèrent pas. Se répondant l'un à l'autre au Puy de Dôme, au Grand Colombier, dans le col de Joux Plane et à Saint Gervais Mont Blanc, seules quelques sprints et bonifications permirent à Tadej Pogacar de réduire son retard sur Jonas Vingegaard.
Les étapes 16, 17 et 20 seront donc décisives et répondront au statut qu'on leur attribuait en début de Tour de France : le money-time de ce Tour de France qui décidera du Grand Vainqueur à Paris.
2. Une course complètement débridée
Tout au long de ces 16 étapes, ils n'y auront eu que les étapes de plaine pour calmer la lutte embrasée pour la victoire finale. En effet, si l'ont retire du Tour de France ces étapes plates vouées à un sprint massif, on a pu assister à des attaques de Jonas Vingegaard, Tadej Pogacar et des autres prétendants au classement général sur absolument TOUTES les étapes disputées. Sur des journées dites de "transition" entre Vulcania et Issoire ou Roanne et Belleville-en-Beaujolais, les échappées se formèrent très tard, provoquant des courses de mouvement à très haute intensité sur des bases d'une heure et demi en moyenne.
Ainsi, sur ces étapes habituellement anodines pour le classement général qui permettent de reposer les organismes en laissant filer les fougueux échappés, la bataille continua et les favoris au classement général cités plus haut se rendirent coup pour coup dès le départ. Si la montagne semble insuffisante jusqu'ici pour créer des écarts, tous les terrains sont bons pour tenter de faire flancher son adversaire. Si aucune des deux têtes du général ne montrèrent de signes de faiblesse, leurs équipes en pâtirent à plusieurs reprises et d'autres favoris à une bonne place à Paris comme David Gaudu ou Romain Bardet manifestèrent des difficultés à tenir un tel rythme soutenu dès le début d'étape, même sans conséquences à l'arrivée.
3. Le début des chutes massives
On en avait heureusement épargnés, marquant la bonne surprise de ce début de Tour de France, mais elles refirent surface. Quand on chasse le naturel, il revient au galop. Alors que les chutes s'étaient limités à des incidents individuels ou concernant de petits groupes de coureurs, elles ont rappelées leur véritable essence en morcelant le peloton sur les deux étapes alpestres de la semaine vers Morzine et Saint Gervais Mont Blanc. Dues successivement à une chaussée humide puis à un spectateur irresponsable, les chutes massives se sont révélées sur ces étapes 14 et 15, provoquant même dans le premier cas une interruption complète de la course au vu du nombre de coureurs nécessitant une prise en charge des médecins. Ces incidents cruels entraînèrent un lot d'abandons, anéantissant les espoirs de bonne performance de Louis Meintjes (Intermarché Circus Wanty), Esteban Chaves (EF Education Easypost) ou Daniel Martinez (Ineos Grenadiers) pour ne citer qu'eux.
Le Tour est une fête mais elle est malheureusement parfois gâchée par ces moments qui sont certes des faits de course mais pourraient être évités dans certains cas.
Du contre-la-montre de Combloux au final en apothéose au Markstein, en passant par la terrifiante ascension du col de la Loze, la dernière semaine du Tour de France s'annonce d'avance dantesque et devrait enfin départager Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard dans des exercices où, eux seuls, devront se battre l'un contre l'autre sans l'aide de leurs coéquipiers et sans l'intervention d'éléments extérieurs. C'est bien dès lors que la course n'est plus perturbées par des spectateurs ou des motards peu vigilants, qu'elle révèle toute sa beauté et son exigeance. Si les choses venaient à en rester si serrées, pourrait on alors assister à l'écart le plus petit de l'histoire de la Grande Boucle ? Le dauphin au général pourrait-il tenter de renverser les choses sur l'étape des Champs Elysées, troublant la procession habituelle ? Il ne reste que 6 étapes, 6 journées de souffrance, de passion et de spectacle pour répondre à toutes ces interrogations.
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