A la première journée de repos, que peut-on tirer de cette premier semaine du Tour de France ?
- Léo-Mathis
- 10 juil. 2023
- 4 min de lecture
Au lendemain de l'étape de Puy de Dôme, les coureurs pourront enfin récupérer des efforts consentis durant les 9 premiers jours de ce Tour de France. Proposant de nombreuses surprises et un scénario de course encore plus bouleversant qu'inattendu, cette première semaine de la Grande Boucle a tous les airs d'une série produite par Netflix tant les rebondissements furent nombreux en si peu de temps. Si on a ainsi tenté de tirer des conclusions au fil des étapes, elles ont toutes rapidement volé en éclats. Lors de cette première journée de repos, il est donc temps d'établir un bilan de ces premières étapes, des forces en présence et de ce que les 2 prochaines semaines pourraient nous réserver.
Rendu Vidéo "Quel Bilan pour la 1ère Semaine ?"
QUEL BILAN EN TIRER ?
Après 9 étapes très mouvementées qui ont montré tout et leur contraire, il est logiquement difficile d'établir un bilan clair de la lutte pour le classement général au cours de cette première semaine. Cependant, certaines tendance semblent se dégager dès à présent et annoncent un scénario tout aussi palpitant au cours de 12 étapes restantes.
1. Le duel Pogacar-Vingegaard
Personne n'aurait pu imaginer un tel scénario entre les deux ultra favoris à la victoire finale à Paris, pas même Netflix la société productrice de la série "Au Cœur du Peloton" sur le Tour de France. Nourrie de rebondissements, de panache et d'attaques, l'histoire entre Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar est déjà belle.
Celle-ci a commencé dès le premier jour et n'a pas perdue en intensité depuis. Dès l'offensive de Tadej Pogacar dans la côte de Pike dans le Pays Basque, la tension a été portée à son paroxysme et les deux hommes ont respecté leur statut respectif de favori au port du Maillot Jaune sur les Champs Elysées. Si le slovène de l'équipe UAE Team Emirates s'est manifesté par ses attaques et par la prise de bonifications sur les deux premières étapes du Grand Départ, son meilleur ennemi danois lui a répondu de belle manière dès la première étape de montagne pyrénéenne en direction de Laruns en lui reprenant plus d'une minute à l'arrivée suite à une attaque dans le col de Marie Blanque. Cette avance lui fut suffisante pour s'emparer du Maillot Jaune le lendemain malgré le temps repris par Tadej Pogacar à Cauterets-Cambasque et au Puy de Dôme.
Haletante, rebondissante et pleine de suspense, cette rivalité est si intense qu'elle ne permettrait à quiconque de deviner qui prendra le dessus sur l'autre le lendemain.
2. Une bataille toute aussi décousue pour le podium
Si Jai Hindley est installé à la 3e place pour la journée de repos avec plus d'1 minute et 40 secondes d'avance sur l'espagnol Carlos Rodriguez et les frères britanniques Adam et Simon Yates, il a semblé être le moins fort des 4 lors de la dernière étape de montagne au sommet du Puy de Dôme, concédant 23 secondes à Simon Yates, leader de la formation Jayco Alula. L'australien de la Bora - Hansgrohe a en réalité été le plus malin des prétendants au classement général en se glissant sur la 5e étape dans l'échappée victorieuse qui lui a permis non seulement de s'adjuger le succès de l'étape à Laruns mais aussi de revêtir le Maillot Jaune le lendemain, récupérant 2 minutes à tous ses adversaires.
Alors que les étapes des Alpes semblent toutes aussi dures les unes que les autres, les positions sont tout sauf figées et il faudra être fort pour ces coureurs s'ils souhaitent monter sur le podium dont les 2 premières places semblent réservées aux deux "monstres" de ce sport.
3. La domination impressionnante de Jasper Philipsen au classement du Maillot Vert
Vainqueur à Bayonne, Nogaro et Bordeaux, Jasper Philipsen a confirmé son statut de meilleur sprinteur mondiale, ne laissant que des miettes à ses adversaires. Il aura en effet fallu attendre la 8e étape et la victoire de Mads Pedersen à Limoges pour qu'un autre coureur remporte un sprint massif, Impressionnant. Le Maillot Vert qu'il porte depuis la 4e étape semble plus qu'acquis par le sprinteur belge et il semble dur de percevoir la moindre menace dans ce classement qu'il mène avec 110 points d'avance sur son dauphin Bryan Coquard.
Grâce à une équipe entièrement dédiée au sprint, Jasper Philipsen doit ses victoires en partie au travail exceptionnel effectué par son poisson-pilote Mathieu Van der Poel. Peu de sprinteurs peuvent se vanter d'avoir un tel coureur en tant que dernier élément de son train et on peut affirmer sans trop de risques qu'il n'existe actuellement pas de meilleur poisson-pilote que le néerlandais dans la planète cyclisme.
Du Grand Colombier, aux arrivées à Morzine et Saint-Gervais Mont-Blanc, la seconde semaine de ce Tour de France a toutes les clés pour redistribuer les cartes avant la dernière semaine alpestre et le final en apothéose dans les Vosges. Propice aux retournements de situation, tout peut arriver dans les jours qui suivront : défaillance, attaque de grande envergure, arrivée hors délais, chute... Le Tour est déjà bien emballé et semble difficilement renégociable pour certains coureurs mais il est encore loin d'être fini et les conclusions de cet article seront assurément bien différentes de celui rédigé dans une semaine.






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